Uitwaaien : la philosophie néerlandaise à tester à la rentrée

On connaissait le "hygge" danois et le "wabi-sabi" japonais. Cette fois, c'est une philosophie de chez nous qui fait parler jusqu'aux États-Unis. Alors, envie d'"uitwaaiener" à la rentrée ? On vous explique cette philosophie tout droit venue de Belgique et des Pays-Bas. 

Par Camille Vernin, Photo : Unsplash / Yoann Boyer |

Oubliez le "hygge", cette philosophie danoise imprononçable qui faisait la pluie et le beau temps pendant le confinement. Présentée comme "le bonheur à la danoise", elle consistait en des instants de bonheur qui ne s'achètent pas, comme le fait de se blottir sous un plaid avec une bonne tisane chez soi, dans son intérieur ultra cosy, à l'abri des assauts du monde extérieur. Aujourd'hui, c'est une autre philosophie néerlandaise un peu dans le même esprit qui fait parler d'elle. Aviez-vous déjà entendu parler du "uitwaaien" auparavant ? On vous explique ! 

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C'est quoi le "uitwaaien" ? 

Ce mot néerlandais venu tout droit de Belgique et des Pays-Bas, se traduit littéralement par "souffler" et que l'on pourrait aussi définir par "marcher dans le vent". Il signifie le fait d'entreprendre une activité physique en plein air dans des conditions venteuses. "Le vent, selon la sagesse locale, vous rafraîchit et vous recalibre", écrit le Washington Post. Oui, la tendance connaît un tel succès qu'elle s'est même exportée outre-Atlantique. 

Concrètement "je dois m'uitwaaiener" signifie "je dois me vider l'esprit" ou "j'ai besoin d'air". Et cet air, si l'on en croit les adeptes de la pratique, se trouverait principalement dans des endroits extérieurs propices à la marche, à la course ou au vélo. Comme une urgence à respirer et à sentir à nouveau la caresse du vent, à vivre en fait, après deux années de pandémie, coincés entre quatre murs. 

Le vent comme médicament

Si le vent tient une place prépondérante dans la philosophie néerlandaise, ce n'est évidemment pas anodin. La Belgique et les Pays-Bas, avec leurs vastes plateaux où rien ne peut entraver les rafales, ont exploité le vent comme source d'énergie depuis des siècles. Le moulin à vent n'est-il pas un véritable symbole national aux Pays-Bas ? 

© Unsplash / Tim Roosjen

Pourtant, bien plus qu'une simple philosophie basée sur l'histoire nostalgique de nos contrées, l'"uitwaaien" est même considéré comme un sérieux sujet d'étude. En témoigne l'écopsychologie, qui est devenu un domaine d'étude en plein essor. Il suggère que le temps passé au grand air aurait des avantages concrets pour la santé. Le "shinrin-yoku" est l'une des preuves que la nature peut posséder des propriétés curatives directement observables sur le corps. Cette expression japonaise se traduit littéralement par "bain de forêt". Des études ont en effet prouvé que les personnes qui vivaient en forêt présentaient une pression artérielle, un pouls et une concentration de cortisol plus faible que les personnes qui vivaient en ville. 

Comment adopter cette philosophie ? 

Mais comment concrètement "uitwaaiener" ? Tout simplement en bougeant chaque jour à l'extérieur, dès qu'on ressent le besoin de recharger ses batteries, que la pression se fait trop grande ou que les pensées négatives nous submergent. Mais cela à une condition : accepter la capricieuse météo belge. On sort donc qu'il neige, qu'il vente ou qu'il pleuve. Le meilleur lieu pour le faire ? Les grandes étendues où le paysage s'allonge à perte de vue - la garantie de quitter le bitume de la ville - une plage ou un champ par exemple. L'expression suggère surtout que sortir prendre un grand bol d'air ne devrait pas être une activité ponctuelle, mais un rendez-vous quotidien pour sa santé physique et mentale. Pour cela, on ne regarde pas la météo. On enfile son k-way. On se séchera en rentrant. 

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