Paola Cecere a toujours mené de front sa vie de mère de famille et les créations artistiques, mais sans pouvoir aller au bout de sa démarche. Paola a peint et décoré les chambres de ses enfants, puis celle des enfants des amis, et ainsi de suite, elle multiplie les chantiers. On la retrouve en chroniqueuse déco dans quelques émissions de télé consacrées à l’habitat : elle peint, elle sculpte, elle décore et restaure et il y a sept ans, elle découvre la céramique.
« Mon rêve était de m’acheter un tour et de travailler la terre, mais un tour prend beaucoup de place, c’est assez salissant… On ne peut pas vraiment s’y mettre le soir, chez soi, entre les devoirs et le diner, on doit s’y impliquer de manière très concrète … C’est pour cela qu’il existe des structures où l’on peut tourner ou cuire les pièces. Et c’est un espace comme cela que je me suis enfin décidée à créer. »
Surfer sur la mode
La céramique est en plein boum. Il suffit de feuilleter les magazines de déco pour s’en rendre compte. "On ironise souvent sur le fait que la céramique est le nouveau loisir à la mode des mères de famille, mais il y a quelque chose d’originel à travailler la terre, c’est très méditatif. Cette discipline séduit parce qu’elle est à mi-chemin entre l’art et l’artisanat : l’idée de créer un objet utilitaire, un objet que l’on va poser chez soi et utiliser vraiment est plus valorisante. Et puis il y a tout de même quelque chose de jouissif dans la terre, mettre les mains dans la matière, se salir les doigts, c’est un geste de l’enfance, une madeleine de Proust. »
Ceci n’est pas un atelier de céramique
« C’est plus que cela, je suis là pour accompagner les gens dans une démarche la plus artistique possible. Mon but est de pousser les gens qui viennent ici à faire quelque chose de différent : je pratique surtout le modelage, mais certains prennent des cours de tour, chacun fait ce qu’il veut, mon but étant que l’on essaye ensemble de faire davantage qu’un bol ou un plat, mais de revisiter les formes et les objets. Le matériel est mis à disposition et chacun évolue à son rythme.»
Un business model particulier
Ici, Paola a prévu de donner des cours et de vendre ses propres créations, mais elle a imaginé un système de membership pour assurer ses frais fixes : « Les membres s’inscrivent comme des sortes de locataires et s’engagent pour un mi-temps, un tiers-temps ou même tous les jours de la semaine et peuvent venir travailler à l’atelier et disposer de tout le matériel. C’est cette partie du projet qui devrait générer le plus d’échanges et nous permettre d’enrichir le travail des uns et des autres. Chacun y vient avec son intelligence, sa vision propre et cette émulsion est exactement ce que j’attends de ce projet. Je crois très fort en cet endroit, et les gens qui viennent travailler s’y sentent bien. »
L'adresse ? Atelier 113, rue de l’Argentine à 1310 La Hulpe, atelier113@outlook.com
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