10 Forchette, l'italien à Gerpinnes à ne pas manquer

De temps en temps, entre confrères, on se file une petite adresse en catimini. Du genre : “Tu vas voir, c’est incroyable !” Comme on est tous un peu snob entre nous, on se dit donc que lorsque l’ami Eric Boschman nous vante le 10 Forchette à Gerpinnes, il exagère sûrement... Mais quand même, on va aller jeter un œil!

PAR FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE. PHOTOS D.R. |

Ce qui nous amène ce midi à Gerpinnes, sur un rond-point de la Nationale 5, dans un environnement nourri de commerces de toutes sortes, un peu improbable quand même. Ca fait bien 500 mètres que je ralentis le trafic de la Nationale 5 dans cette sous- région cossue de Charleroi quand Florence me dit "C’est là, à côté de la station-service" !

Le cadre

Sur ce croisement de routes, entre enseignes diverses, une petite épicerie – que l’on découvrira être plus fine qu’épicerie – a surgi il y a un peu plus d’un an. Le midi, on peut aussi s’y attabler en terrasse, à condition d’accepter de bouffer un peu de particules fines... Pour nous, ce sera à l’intérieur.

Ca se présente un peu comme un “snack pause midi” (on peut d’ailleurs y acheter des sandwichs), mais nous allons très vite comprendre que les quelques codes visuels du monde de la petite restauration laissent la place à une vraie maison de bouche, certes de poche, mais redoutable. Oui, redoutable !

À table 

Accueil enjoué de la serveuse, visiblement heureuse au boulot – en fait, juste éminemment sympathique ! – qui nous propose illico quelques entrées, principalement composées de produits du comptoir. C’est là qu’on comprendra vite que le jeune homme qui a créé le lieu – et qui officie en cuisine – a la passion du produit, italien, mais pas seulement.

Bœuf wagyu séché en carpaccio (11 €) pour Florence, servi avec un peu de burrata ; charcuteries diverses (12 €) pour moi. Dans ma carrière de mangeur au restaurant, 90 % des charcuteries qui m’ont été servies étaient indigentes, industrielles et sans intérêt. Une souffrance régulière.

Ici, Stefan Marson nous envoie un excellent jambon ibérique cebo, un San Daniele de 24 mois et du lardo ; une planche relativement peu abondante, mais chaque bouchée est une joie ! Le carpaccio tient aussi ses promesses. Bref on est excités pour la suite!

La suite, ce sont des pâtes fraîches, faites par le chef tous les matins, dans une excellente machine à filière en bronze. Pâtes courtes à la saucisse et tartufata (21 €) pour ma partenaire, un néoclassique des restos italiens en Belgique qui a tendance à se banaliser et qui, ici, mettra Florence en état réel de bonheur. J’ai pris un tagliolini carbonara (16 €). Stefan précise au poivre de Kampot mariné au sel.

Je me dis : "Mon gars, tu prends des risques à vouloir ennoblir une recette exigeante, mais simple !" Et bingo : mon meilleur carbonara en Belgique, du niveau de l’étoilé Roscioli, à Rome. Et Roscioli, c’est un temple ! Les pâtes se sont tellement banalisées au restaurant, même les bonnes, que quand j’ai cette chance de ressentir la main du chef avec une si jolie précision, je me remets à aimer mon prochain, quel qu’il soit, pour au moins 24 heures.

À boire

Un Governo (21 €), rouge toscan, légèrement boisé, même si Florence, qui se croyait dans un bar à vins saint-gillois avait demandé un vin léger, de préférence sans élevage, sans oser ajouter “sans sulfites”, mais ce Toscan était, au final, très bien élevé avec de belles manières.

Côté desserts, rien de maison. La cuisine fait 2 m2, dont un est occupé par la machine à pâtes.

Mais il se fournit dans une bonne maison: La Dacquoise, de Dimitri Salmon, petit génie du chocolat qui a façonné cette petite chose chocolatée - un Royal (6 €) qui laisse à Florence, une moustache des plus seyantes. Mais si le chef se met à faire des petits desserts moins pâtissiers mais maison, je ne lui jetterai pas la pierre !

Conclusion 

Voilà un chef qui fait mouche, tant au niveau de la sélection de produits, que de sa main d’expert en cuisson des pâtes, une adresse qui sous des dehors de snack à sandwich (un peu de luxe quand même) envoie du très très bon qui réjouit les papilles, le corps et l’esprit.

198D chaussée de Phillipeville, 6280 Gerpinnes. T. 0471 64 49 61. Facebook: 10 Forchette

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