Al'Baraque, le resto namurois qui revisite les classiques de la cuisine belge

Cette semaine, Carlo et Flo nous emmènent au restaurant Al'Baraque, près de Namur. La taverne ne paie pas de mine, mais elle propose à la fois une cuisine authentique et une ambiance telle qu’ils ont eu du mal à quitter les lieux.
 

TEXTE ET PHOTOS : FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE |

En pleine tempête de neige (traduction : il neigeait un peu), Carlo et moi traversons des chemins de campagne pour arriver dans la banlieue namuroise. Il y a avait une nationale, mais le GPS avait décidé de nous faire des blagues ce soir-là. Une vieille maison, des rideaux à carreaux, des meubles en vieux chêne, des casseroles en cuivre qui pendouillent ci et là. Al’Baraque - à la maison, pour les moins wallons d’entre nous-  a deux ans seulement. En rachetant cette baraque, Sylvie voulait créer un endroit qui lui ressemble. Elle qui a travaillé dans la publicité avant de reprendre un restaurant dans le centre de Namur a donc jeté son dévolu sur cette vieille bâtisse en bordure de route à Saint-Servais.

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On arrive à 19h30, l’endroit est déjà plein à craquer : des groupes d’amis, des couples, des familles et quelques habitués au bar. Au fût, de la Cristal, à la carte, plein de bières du coin. Je prends une blonde légère, la Philomène Florale (5,5€), brassée à Malonne soit juste à côté. Sur les conseils de Sylvie, Carlo - qui voulait un Picon bière - opte pour une Colostrum (5€), la bière que brasse la fédération des jeunes agriculteurs. « Elle est forte ? » s’inquiète mon Bob. « Mais non hein, 6,5 degrés ! » Tout est relatif. Carlo, qui est beaucoup plus au courant des vicissitudes de la maternité que moi, m’apprend ce qu’est le colostrum. Je mourrai moins bête. Comme Sylvie est propriétaire de son restaurant, elle est libre de tout contrat de brasserie et sert ce qu’elle veut, quand elle veut.

Alors qu’elle prend notre commande, la patronne s’arrête et s’exclame : « Ah voilà mes deux flexi jobs ! À cette heure-ci ,tu vas voir qu’ils se sont arrêtés pour boire un verre avant… » Pour l’aider, il y a en effet David, son compagnon. C’est le patron du Ratin-Tot, le plus vieux café de Namur, une institution de la place du Vieux  (qui s’appelle en vrai « place du Vieux marché au légumes », mais personne ne dit ça.) Et puis Steve, qui est agent de quartier et qui vient donner un coup de main après son service.

Dans l’assiette

Pour manger, on pèche soit dans la carte (dûment plastifiée) des grands classiques de brasserie (croquette au fromage, carpaccio de boeuf, petits gris de Namur à l’ail des ours, boulettes sauce tomate, steak frites, etc.) ou sur le tableau des suggestions. En entrée, je prends les croquettes aux champignons et chorizo (16€), visiblement faites maison. Elles sont fortes en chorizo et en fromage, ce qui donne le goût du feu et l’apaise en même temps. En accompagnement, une salade sur laquelle trône une tomate qui n’a rien à faire là en mars, mais on ne va pas pinailler. Carlo prend les oreilles de cochon, ail, persil et piment d’espelette (11€).

Je suçote sans grande conviction un morceau de lobe et découvre que non seulement c’est très bon et qu’en plus tu n’es pas censé manger tout le cartilage. Le plat est aillé à souhait et fort bien réussi. On termine en se disant que l’ail brûlé, c’est quand même un vrai bonheur. Des commentaires que l’on s’échange en parlant fort, parce que chez Al’Baraque c’est bruyant. Les gens y sont ostensiblement heureux, et si vous avez du mal avec le brouhaha, vous allez souffrir. Si pas, c’est comme l’ail brûlé : un vrai bonheur.

En plat, je prends l’une des suggestions : les joues de porc à la Houppe, légumes d’automne et croquettes (23€) qui s’avère absolument parfait. Joues fondantes, sauce réduite, légumes racine. Après avoir longtemps hésité avec les boulettes sauce tomate (15€), Carlo a opté pour le vol-au-vent frites (16€), après s’être assuré que le plat contenait bien des boulettes. Le but ici n’est pas de réinventer la gastronomie, mais il est bien réalisé.

Soudainement l’ambiance change, spots rouges et Patrick Sébastien à fond : quelqu’un fête son anniversaire et tout le resto se met à applaudir. Sylvie profite de l’occasion pour allumer les autres spots de couleur et lancer sa playlist. Ça enchaine sur du Joe Dassin et Véronique Sanson. Du jeudi au dimanche, à partir d’une certaine heure, on danse chez Al’Baraque. Mais attention, hors de question d’en faire un lieu de sortie. Les clients peuvent faire la fête mais la patronne n’accepte personne d’autre. « Le client est roi, mais ici, je suis chez moi. » Et chez elle, elle danse sur les tables. Avant la macarena, on partage un dessert : un fondant caramel beurre salé (8€), pour lequel on se battra un peu tellement il est bon.

Le verdict

Alors que je me dandine sur ma chaise sur du C. Jérôme, Carlo me rappelle que c’est une chronique resto que l’on fait et qu’il faut parler aussi de la nourriture, pas uniquement de l’ambiance. C’est pas faux. Sachez que les frites n’étaient pas faites maison mais que la mayonnaise oui. On mange bien chez Al’Baraque. Mais si le lieu est plein tout le temps, c’est aussi parce qu’on y vit bien, et ça, c’est l’oeuvre de Sylvie. Maintenant laissez-moi danser sur les tables, s’il vous plaît !

Infos pratiques 

517 Rue de Gembloux, 5002 Namur. T. 081 73 32 95. 

Facebook : AlBaraqueSaintServais

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