Alors les frites : belges ou françaises ?

C’est le débat qui anime les foules depuis des siècles : d’un côté, il y a la Belgique qui clame haut et fort qu’elle appartient à son patrimoine culturel, de l’autre, il y a la France, qui se targue de nous rappeler qu’en anglais, l’on dit « french fries ». Alors, à quel clan appartient ce bâtonnet de pommes de terre finalement ?

Par Anissa Hezzaz. Photos : D.R. / Reporters. |

Avant toute chose, admettons que la question est d’une futilité sans nom. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, une simple frite en apparence peut avoir bien plus d’impacts que l’on ne pourrait le croire, à commencer par créer des tensions avec vos amis français. Alors, pour éviter que vous ne passiez une soirée de plus à vous friter avec eux, rétablissons la vérité une bonne fois pour toutes. 

D’où vient la frite ?

Pour commencer, la frite, si elle est associée à la Belgique de nos jours, n’a pourtant rien de belge, comme le rappelait à la RTBF l’historien de gastronomie, Pierre Leclercq : "Non, la pomme de terre frite n'est pas née en Belgique, même si on dit souvent que c'est une invention belge".

Alors que dans l’imaginaire collectif belge, ce sont les Namurois qui la première fois de l’histoire ont préparé des frites, la véritable histoire dit que ce sont en réalité des pommes de terres rissolées qui avaient été réalisées à cette époque-là. Soit un plat qui existait déjà ailleurs en Europe et qui n’avait donc rien de révolutionnaire. C’est précisément en 1780, à Paris, que la frite serait véritablement née d’après les analyses d’historiens. En effet, des vendeuses de beignets frits auraient eu l’idée de plonger des tranches de pommes de terre dans une friture et les auraient ensuite vendus sur le Pont Neuf de la capitale française.

D’où vient la confusion ?

Les Belges se seraient en fait accaparé ce mets au point d’en faire l’un des plats nationaux du pays. Et tout cela a commencé en 1844, lorsqu’un forain eut l’idée d’ouvrir la première baraque à frites de notre plat pays.  À cette époque, les Belges commencent à développer des friteries un peu partout en Belgique alors que dans les rues parisiennes, celles-ci se font plus rares.

Aujourd’hui, l’on compte près de 5.000 friteries en Belgique, soit une ou plusieurs par villages ou quartier. 25% des Belges se rendent à la friterie au moins une fois par semaine et près de 80% y vont plusieurs fois par an. Si la frite est bel et bien française, le cornet de frites fait, quant à lui, aujourd’hui partie avec la bière et le chocolat, de notre culture et patrimoine belge. Alors si les Français et les Belges continuent de se disputer la paternité de cette indigeste, mais succulente spécialité culinaire, disons que c'est tout simplement de bonne guerre !

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