Comment le compte Instagram d'une expatriée est-il devenu l'un des plus consultés pour découvrir Bruxelles ?

Nancy Lahoud est à la tête du compte Instagram The Guide Brussels. Installée dans la capitale depuis trois ans, elle a fait de Bruxelles son terrain de jeu, au point de se transformer en guide touristique et ambassadrice de sa ville d'adoption. Comment cette expatriée a-t-elle relevé ce défi ? Rencontre. 

Par Audrey Morard. Crédit photo : TheGuide_Brussels/Ashkan Khosravi |

Le 7 avril 2021, Nancy Lahoud publiait son premier post dédié à Bruxelles sur Instagram, soit neuf jours après son installation dans la capitale. “C’était deux, trois photos comme ça, c’était un peu n’importe quoi, je dois le dire”, nous confie-t-elle dans un éclat de rire. Elle y évoquait Mini-Europe et le musée du chocolat. Elle partage par la suite des “photos de nourriture, de paysages, mais sans explications, c’était très vague”.

Aujourd’hui, Nancy cumule plus de 141 000 followers sur son compte Instagram TheGuide_Brussels, et 75 000 sur TikTok. Au point de devenir l’une des références pour celles et ceux à la recherche de bons plans et de bonnes adresses dans la capitale. Pourtant, rien ne la prédestinait à venir s’y installer, ni à connaître un tel succès. 

Découvrez en vidéo les adresses secrètes de Nancy à Bruxelles : 

Une vraie source d’inspiration 

Nancy est native de Beyrouth. Il y a trois ans, son mari lui propose de s’installer à Bruxelles, le Liban étant frappé par une importante crise économique. “Je n’ai jamais envisagé de quitter mon pays malgré les difficultés. Mais les choses se sont passées ainsi. J’avais déjà visité une grande partie de l’Europe, mais jamais la Belgique. Je ne connaissais rien du pays”. Arrivée sur place, Nancy part à la découverte de la ville avant de lancer son compte Instagram.

La trentenaire a toujours été attirée par le terrain et l’envie de partir à la rencontre des autres. “J’avais déjà créé des pages sur la cuisine, le maquillage, mais j'avais à chaque fois arrêté. Quelque chose de différent s’est produit avec Bruxelles. Elle m’a inspirée. J’ai trouvé ici une ville où je peux vivre, me promener avec mon chien... Il y a aussi la gentillesse des habitants. J’aime les Belges, leur culture, leur manière de penser, leur humour aussi”. Nancy a également été séduite par les nombreux espaces verts. “La nature est présente au Liban, mais il faut se rendre dans les montagnes pour la découvrir. À Bruxelles, il y a toujours un espace vert proche de chez soi”.

Être crédible dans ses choix

Se constituer une communauté est un travail de longue haleine pour un influenceur. Nancy ne s’en cache pas, les débuts ont été difficiles. “Atteindre les 5 000 premiers abonnés est compliqué. C’est à partir des 10 000 que le compte Instagram a vraiment pris. Mes premiers posts n’étaient pas aussi qualitatifs, que ce soit dans les textes, les photos, les vidéos ou le choix des endroits. À présent, je sens que je connais plus les backstages, les lieux cachés. Je me diversifie aussi en présentant des bars, des clubs, des petits commerces plus confidentiels et artisanaux”. 

Mais comment les influenceuses sélectionnent-elles leurs spots ? Nancy indique entreprendre des recherches via Google, son algorithme, des articles de presse, mais des sociétés la contactent aussi pour travailler avec elle. Les marques et les commerces sont conscients de son pouvoir de persuasion. Forcément, les invitations et autres propositions coulent à flot. “Je juge alors si le concept mérite d’être mis en valeur. Quel que soit le lieu, je me demande toujours s’il vaut le coup. S’il me plaît à 80%, voire 90%, c’est ok, même s’il y a des petits bémols dans la déco, un plat. Je ne cherche pas la perfection, mais la qualité. Plus le compte grandit, plus les gens sont exigeants. Je ne peux pas montrer n’importe quoi”. 

Nancy travaille seule et est sans cesse à la recherche de nouvelles idées et de nouveaux concepts. "Je vais chercher à parler d'un resto que personne n'a encore évoqué. Il est important 'd'être en avance' dans le monde de l'influence ar tout va très vite. Cet univers est assez dur. L'aspect financier de ce travail n'a pas toujours été rentable et ça l'est encore aujourd'hui" nous confie-t-elle.

Pour l'amour de Bruxelles

Nancy est installée depuis maintenant trois ans à Bruxelles. Elle confie avoir été surprise par quelques habitudes belges à son arrivée : "Les Libanais déjeunent très tard, à 15h, voire 16h. Beaucoup de restaurants sont fermés à ces heures-là en Belgique. C’était assez déstabilisant au début car je n’avais pas faim à midi (rires). J’ai dû m’adapter et manger un peu plus tôt". La trentenaire se projette dans la capitale, elle se voit vivre dans une petite maison dans les coins reculés de Bruxelles dans les décennies à venir. “J’adore voyager et revenir au Liban, mais c’est à Bruxelles que je me sens chez moi. Cette ville m’a donné l’occasion de renouer avec ma passion. Elle m’a prise par la main pour tendre vers ce que je veux depuis toujours. Je lui dois beaucoup".

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