La cueillette des plantes comestibles, la tendance qui s'accentue pour endiguer la hausse des prix

Que ce soit pour le goût ou pour faire des économies, de nombreux Belges s’intéressent aux plantes comestibles de nos forêts. Un expert nous partage ses précieux conseils et ses inspirations de recettes.

Par Laura Swysen Photos : D.R. |

Avec le prix de l’énergie et des courses qui grimpent en flèche, toutes les astuces sont bonnes pour réduire nos dépenses. Et si vous alliez faire vos courses en forêt ? La solution intéresse de plus en plus de Belges soucieux de faire des économies, mais attention aux plantes toxiques présentes dans nos régions ! Pour vous aider à y voir plus clair et à reconnaître les espèces dangereuses, plusieurs associations proposent des balades gourmandes encadrées par un guide spécialisé. Parmi elles, Cuisine Sauvage qui propose des « Balades Sauvages » aux quatre coins du pays, de Chaudfontaine à Marche-les-Dames en passant par la Hulpe ou encore Jemappes.

Parmi les légumes que l'on peut facilement cueillir, les champignons :

« Ces balades ont le vent en poupe depuis une décennie, mais ce phénomène s’est accentué suite au covid-19 et, probablement, à la crise financière. Il y a deux publics qui s’intéressent aux plantes : ceux qui voient les plantes comme un amusement culinaire, un moyen de diversifier leur menu, et ceux qui les voient comme une ressource gratuite. Pour chaque bol de soupe aux orties, ce sont des kilos de légumes qu’ils n’ont pas dû acheter ailleurs », nous explique Lionel Raway, le fondateur de l’ASBL Cuisine Sauvage. « Nous avons fondé cette association il y a 10 ans, dans le but de modifier le regard que les gens posent sur la nature sauvage, celle qui échappe à notre contrôle et est souvent mal aimée. C’est le tas d’orties dans le jardin, le roncier dans la forêt... », poursuit l’expert. Pour ce faire ses équipes et lui organisent des balades sauvages un peu partout en Wallonie tout au long de l’année, des ateliers culinaires, mais aussi une formation pour les plus mordus qui se déroule pendant 15 week-ends répartis sur deux ans.

Ortie, cornouille et cynorrhodon

« Lors de notre balade, nous nous concentrons sur 6 à 7 plantes comestibles. Nous préférons procéder par petit nombre car il faut bien que les participants retiennent parfaitement les caractéristiques de la plante afin de la reconnaître par la suite. C’est une balade ludique et interactive accessible à tous. Notre objectif est de donner aux participants toutes les clés afin qu’ils puissent les reconnaître par eux-mêmes et les cuisiner chez eux par la suite. », ajoute Lionel Raway. Parmi les plantes sauvages comestibles les plus populaires de nos régions, on retrouve l’ortie, l’ail des ours, l’oseille, le pissenlit ou encore le plantain. « On croise souvent les mêmes plantes sur notre territoire à l’exception de celles qui sont liées à un milieu ou un type de sol particulier. Je pense, par exemple aux cornouilles, les fruits du cornouiller mâle – j’insiste sur le mâle car l’autre est toxique. On peut les consommer comme des fruits rouges en confiture ou même en coulis, nous proposons d’ailleurs une délicieuse recette de panna cotta au coulis de cornouille sur notre site. Il y a aussi le cynorrhodon, le fruit de l’églantier. Il s’agit d’une petite bombe de vitamine C ! À poids égal, il contient 20 fois plus de vitamine C qu’un citron et, en plus, c’est local. », raconte notre expert.

À l’instar des champignons dont nous vous parlions la semaine dernière, rester prudent est essentiel. « Notre pays compte une dizaine de plantes qui peuvent être mortelles comme la ciguë, qui peut être confondue avec le cerfeuil ou le colchique avec l’ail des ours. Si vous avez le moindre doute, abstenez-vous ! Il faut être sûr de la plante que vous tenez en main. Vous pouvez aussi vous lancer en suivant des balades guidées, nous ne sommes pas les seuls à en proposer. Concernant la législation, vous devez veiller à ne pas cueillir vos plantes dans des zones protégées, à ne pas récolter de plantes protégées et à limiter votre récolte à une consommation personnelle », conclut l’expert.

Retrouvez les prochaines dates des balades sauvages ainsi que toutes les recettes de l’ASBL Cuisine Sauvage sur leur site web !

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