Une voûte céleste
Si observer une étoile filante est un phénomène rare, certaines périodes de l’année sont plus propices pour en voir. À commencer par le mois d’avril, quand ont lieu les fameuses Lyrides. Cette année, elles ont débuté vers le 16 avril et devraient se terminer vers le 26 avril, avec un pic qui aura lieu dans la nuit du 21 au 22 avril. Mais ce n’est pas le seul moment comme nous l’explique Pierre Patrick Rosillon : « On rencontre des pluies d’étoiles filantes tout au long de l’année, mais elles prennent différents noms (Perséides, Quadrantides, Orionides, etc). » En ce moment ont lieu les « Lyrides d’avril », car cette pluie d’étoiles filantes a son radiant situé dans la constellation de la Lyre. « Ce phénomène a lieu lorsque la Terre, quand elle tourne autour du soleil, arrive dans une zone où une comète est passée longtemps avant et a laissé plein de poussières dans l’espace. Quand la Terre arrive dans ce même espace, les poussières en rentrant dans l’atmosphère forment alors des étoiles filantes » .
Les premières observations de ce phénomène remontent à plus de 2600 ans, mais c’est en 1803, en 1922 et en 1982 qu’on en a observé le plus : « Ces années-là, on pouvait observer jusqu’à 80 étoiles filantes par heure ! C’est énorme ! », commente notre expert. Si on ne peut pas prédire combien d’étoiles filantes on pourra observer cette nuit, Pierre-Patrick nous assure qu’il ne faut pas être au milieu du désert pour en voir : « Il faut savoir que des étoiles filantes, il y en a toute l’année. Quand on est astronome amateur, c’est classique d’observer jusqu’à 15 étoiles filantes sur la même nuit. Mais quand on est justement dans cette zone de poussière, on a potentiellement plus de chances d’en voir plus ». Cette année, les spécialistes annoncent qu’avec des conditions parfaites pour les observer, il serait normalement possible d’en voir 10 à 15 par heure. Pour profiter de toute la beauté du firmament, il faut d’abord prier pour que la météo soit bonne et que le ciel soit dégagé, mais Pierre-Patrick Rosillon nous donne tout de même quelques conseils :
S’allonger dans le noir
Pour apercevoir ce bal céleste, l’idéal est d’habiter loin de toute pollution lumineuse et de s’éloigner de tout éclairage public : « L’œil humain met une vingtaine de minutes à s’habituer au noir, mais il ne met qu’une fraction de seconde pour se déshabituer ». Pour mettre toutes les chances de son côté pour observer des étoiles filantes, notre astronome nous explique qu’il faut que la pupille de notre œil soit la plus dilatée possible, puisque c’est à ce moment-là qu’on perçoit le plus de lumière. Dès lors, il conseille de s’allonger dans le noir le plus complet, soit directement à même le sol dans son jardin, soit sur une chaise longue afin d’avoir un champ de vision le plus étendu possible.
Regarder vers 3h du matin
Le pic aura lieu cette nuit, et si les conditions météorologiques sont réunies, c’est vers 3 ou 4 heures du matin qu’on a le plus de chance de voir des étoiles filantes : « La lune sera illuminée quasiment au deux tiers cette nuit, dès lors, il vaut mieux observer le ciel quand la lune se couche pour qu’elle n’éclaire plus trop ». Le mieux aurait été que cela se produise lors d’une nouvelle lune, nous précise notre expert, mais cette année, ce ne sera pas le cas.
Utiliser une carte du ciel numérisée
Si à l’œil nu, on devrait pouvoir observer des étoiles filantes, Pierre-Patrick Rosillon conseille toutefois de planifier sa soirée grâce à des applications qui pourront nous dire en temps réel dans quel coin regarder pour observer au mieux les Lyrides. Il existe énormément d’applications, mais il recommande par exemple Stellarium.org : « Il suffit de configurer l’endroit où l’on se trouve et on choisit la ville la plus proche de nous, car il n’y a pas de grandes différences à 20 ou 50 km près et l’appli va simuler le ciel qui se trouve au-dessus de nous. On peut alors voir quelles sont les étoiles et constellations qui se trouvent au-dessus de nous. » .En revanche, il conseille d’utiliser son smartphone avec parcimonie et avec la luminosité la plus faible possible pour justement rester dans l’obscurité la plus totale possible. « À la limite, le mieux c’est encore de préparer sa soirée avec une appli, d’imprimer l’une ou l’autre carte et d’utiliser une lampe de poche avec un filtre rouge parce qu’elle sera moins agressive pour notre œil ».
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