Tendance : pourquoi nous mangeons de plus en plus au comptoir au restaurant ?

Si vous êtes habitués aux lieux branchés, cela ne vous aura pas échappé : il devient de plus en plus courant de manger au comptoir, et pas seulement pour grignoter en vitesse, mais pour savourer de vrais menus à plusieurs services. De quoi titiller en parallèle la créativité des designers qui repensent les sièges hauts. Effet de mode ou vrai virage ? On décrypte avec des pros des secteurs horeca et du design.

Par Marie Honnay et la rédaction. Photos D.R. sauf mentions contraires. |

Si vous fréquentez les restaurants en vue du pays, un détail ne vous a probablement pas échappé : depuis quelques années, il est possible, voire carrément branché, de dîner au comptoir. Si, dans d’autres grandes villes comme New York ou Paris, le concept n’est pas neuf, il se popularise chez nous. Pour Filippo La Vecchia, chef et propriétaire de l'Osteria Romana, cette tendance est logique : « Le bar, c'est le cœur d’un restaurant ; un endroit dynamique et cool, où l'on peut sociabiliser, discuter avec le barman ou le chef et passer un moment convivial. On ne sait jamais comment la soirée va se dérouler. Nos tabourets dénichés chez un antiquaire à Paris proviennent d'un ancien cabaret. A mon sens, le bar est l’endroit idéal pour dîner. Si c’était possible, j’aimerais que tout le monde puisse manger au bar. Je réfléchis d’ailleurs à un nouveau concept où ce serait le cas “. L’autre atout du bar à manger, c’est qu’il rime le plus souvent avec ouverture et transparence, deux concepts à la mode. « Voir ce qui se trame en cuisine et regarder le chef à l’œuvre fascine les clients », nous précise-t-on du côté de chez Nina Resto Bar, dont le comptoir communique directement avec la cuisine. « Les soirs de week-end, pendant le rush, il est très prisé. »

Bistro Nazionale - Photo Tribe Agency

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En amoureux

A La Villa Lorraine, autre enseigne où il fait bon dîner au bar, cette approche conviviale est proposée aux couples d’amoureux. « Au-delà de trois convives, les discussions sont plus difficiles », précise Tatiana Litvine, propriétaire. « Et il faut, en outre, que l’expérience reste confortable pour le client. Nous avons donc choisi des chaises hautes avec un dossier et un repose-pied. » Chez Live Light, une société de location de mobilier pour les pros de la restauration, on nous précise que les tabourets sont les nouveaux chouchous des créateurs de bars à vin et de concepts branchés. Un choix qui, combiné à des chaises classiques, dynamise l’espace. Au-delà de son caractère résolument informel, le tabouret est souvent plus léger qu'une chaise, ce qui facilite les déplacements dans l’espace. A la maison, on peut facilement ajouter un convive autour de la table ou prendre confortablement un café au bar. Combiné à des pieds en bois, un coussin d’assise en cuir ou en tissu ajoute un niveau de confort supplémentaire et crée un joli contraste stylistique. »

Nomade et hybride

Cofondateur de la marque de mobilier belge Marie’s Corner, Serge Silber est un observateur attentif des tendances qui agitent le secteur de la restauration : "La tendance low dining, qu’on a pu observer il y a quelques années suite au boom de l’apéro et des concepts de finger food, a remis le tabouret bas au goût du jour. Désormais, les restaurants revisitent le concept de comptoir dans un esprit plus convivial. Pour permettre aux convives de discuter, le bar adopte parfois une forme arrondie. Quand il a ouvert Menssa, son nouveau restaurant, le chef Christophe Hardiquest nous a contactés pour créer des tabourets de bar légers, avec des pieds en métal vieilli et un dossier très enveloppant pour qu’on puisse s’y asseoir confortablement pendant trois heures."

"Chez Racines, le restaurant de Francesco Cury, et Ugo Federico, nous avons remplacé les tabourets existants pour rendre le bar plus accueillant. Denver, le tabouret haut que nous avons placé autour du comptoir, a rempli sa mission : redonner aux clients l’envie de dîner au bar". Il enchaîne: "Pour les tabourets que nous développons pour les habitations privées, le faible encombrement est un critère de choix. Cette année, nous avons ainsi lancé deux nouveaux designs sans dossier : Tacoma, un modèle rond facile à ranger sous une table et Casper, une version triangulaire un peu atypique - semblable à une selle - qui offre deux positions d’assise : en amazone et à cheval." 

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