Astro Boy, le bar à tapas façon japonaise

Cela faisait un moment que le resto gantois Astro Boy me faisait des clins d’œil en me disant “Allez viens, tu vas aimer !” Un samedi, j’arrive à convaincre Carlo d’emprunter la voiture de sa daronne (sic) pour un mini-trip flamand.

TEXTE ET PHOTOS : FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE |

Enfin, un trip en Flandre, parce que la carte d’Astro Boy, d’inspiration japonaise, n’a pas grand-chose de local (à part le choix des producteurs). L’endroit se qualifie d’izakaya. On pourrait traduire ça par “bar à vin avec des petits trucs à manger” ou “bar à tapas”. Véritable institution au Japon, le lieu est d’abord un débit de boissons alcoolisées (un bar, quoi !), qui propose des petits plats pour éponger le sake (ou l’alcool de patate douce). Impossible de réserver en dessous de six personnes, on arrive donc en espérant ne pas devoir patienter sous la pluie. Le dieu de la gastronomie est visiblement avec nous ce soir-là car il reste deux places au comptoir, juste en face du monsieur qui fait les cocktails. Petits cris de Carlo : Mais… C’est Pascal !

La vidéo du jour :

Pascal Buyse, on l’a connu comme (excellent) mixologue chez Yi Chan, un restaurant vietnamien dans le centre de Bruxelles, que Carlo et moi fréquentons régulièrement. Pour la petite histoire, il était aussi à l’école avec la fille aînée de Carlo (à ne pas confondre avec les trois suivantes). Il s’est installé à Gand, parce que c’est là, nous dit-il, que ça bouge gastronomiquement parlant. Une certitude déjà, chez Astro Boy (oui, comme le petit robot), les cocktails sont bons. On vérifie quand même en commandant un Wild pisco sour (12 €) à base de pisco, de citron, de vin blanc et de chartreuse verte. C’est frais, crémeux, herbacé. Ce garçon a décidément de l’or dans le shaker.

Dans l'assiette

Pour éponger, Carlo me laisse choisir, je prends un peu n’importe quoi vu que tout me fait de l’œil. On commence avec des raviolis japonais, les gyozas (9 € les 6) au porc, fenouil et chou. Meilleurs que ceux que j’ai achetés surgelés hier, analyse mon professionnel de voisin. Nous les dégustons consciencieusement en essayant de déterminer la nature des petites touches qui changent tout. Clou de girofle ? Muscade ? Aucun des deux ? Impossible à dire. Arrive l’okonomiyaki (9 €), un plat dont je raffole. C’est une espèce de grosse crêpe / omelette, ici fourrée au chou et parsemée de bonite. Elle est fantastique. Pour avoir plus que ma part, je demande à Carlo de me parler de voitures. Ça le passionne, il perd le compte des bouchées qui lui sont dues.

Suivent la courge butternut rôtie, crumble de chapelure, parmesan, algues et zeste de citron (8 €) et le vitello bonito (9,50 €), un émincé de veau, sauce mayonnaise, bonite et câpres, qui ravit l’Italien qui goûte généralement assez peu aux réinterprétations de ses classiques culinaires. Pascal nous sert un sake (7 €) dont j’ai oublié le nom, mais pas le goût. Ah, ça, ça va te plaire , me dit Carlo en goûtant le poulet frit (12,50 €). Je suis le genre de femme qu’on emballe avec du poivre et de la sauce piquante, donc en effet, je me régale. Le lit de salade fraîche est tout de même le bienvenu. Apothéose du repas, la patate douce servie avec de la crème aigre, des poivrons marinés et du shiso (9,50 €), qui entre directement dans le panthéon des plats dont je vais rêver la nuit.

Je me remets de mes émotions en sirotant une délicieuse limonade maison au gingembre (3,50 €). On est bien là, accoudés au bar dans ce café / resto aux lumières tamisées et à la playlist plutôt cool. On se dit que l’été, cette petite terrasse avec vue sur le canal doit être fort agréable.

Ça fait un bail que la faim nous a quittés, mais on goûte quand même les desserts : une crème brûlée au sésame (5,50 €) et une sorte de banane glacée enrobée de chocolat, miso, noisettes et noix de pécan (5 €). Honnêtes sans être inoubliables, pas le point fort d’Astro Boy. Contrairement à tout le reste, carte de vins nature incluse.

Verdict

Derrière ce lieu ouvert en août 2020, une bande de potes déjà derrière Golden Gai, un bar à ramens et cocktails devant lequel les Gantois font la file. On paie 93 € à deux et on récupère la voiture de la daronne de Carlo, garée en bord de canal, en espérant que ladite daronne ne va pas recevoir un P.-V., parce que se garer à Gand, c’est comme chercher le petit truc en plus dans les gyozas d’Astro Boy : pas simple ! L’endroit vaut néanmoins le voyage. Notre conseil : commander les plats au fur et à mesure pour éviter l’embouteillage d’assiettes et faire confiance à Pascal pour tout le côté liquide de l’expérience.

En pratique : 2 Kongostraat, 9000 Gand. Ouvert du mardi au samedi à partir de 18h, www.astroboy.be

Suivez So Soir sur Facebook et Instagram pour ne rien rater des dernières tendances en matière de mode, beauté, food et bien plus encore.