Ce site touristique français serait le plus dangereux au monde

Un récent classement vient de dévoiler la liste des sites touristiques naturels les plus dangereux au monde. La première place est occupée par une montagne mondialement connue et dont l'ascension est de plus en plus prisée.

Par Audrey Morard. Crédit photo : Unsplash/Marc Sendra Martorell |

La plateforme Holidu, spécialisée dans la location de vacances en ligne, a récemment publié son classement des sites touristiques naturels les plus dangereux au monde. La première place est occupée par le plus haut sommet d'Europe : le Mont-Blanc, situé en France et en Italie. 

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Comment a été établi ce classement ? 

Pour récolter leurs résultats, Holidu a dans un premier temps dressé la liste des 100 sites naturels jugés comme les plus beaux au monde. Parmi eux, se retrouvent le Mont Everest au Népal, les falaises de Moher en Irlande, le fleuve Colorado aux Etats-Unis... Les experts de la plateforme ont ensuite recensé les décès annuels moyens de chaque site touristique en consultant des rapports gouvernementaux et institutionnels, des reportages télévisés, des articles des médias locaux... 

Holidu s'est également intéressé à la fréquence des accidents sur chaque site touristique. "Nous avons utilisé Google Actualités pour rechercher chaque "nom de site naturel" et "accident OU blessure" dans la langue maternelle de chacun. Les résultats ont été filtrés sur une période d’un an (2019 pour tenir compte des chiffres du tourisme avant la pandémie) et nous avons ensuite compté le nombre d’articles applicables" peut-on lire sur le site internet de la plateforme touristique. Les classements des deux facteurs ont ensuite été additionnés pour obtenir un classement final. Les sites pour lesquels il manquait des données ont été retirés de l'étude. 

Le Mont-Blanc, victime du réchauffement climatique

Après de nombreux calculs et recherches, il ressort donc que le Mont-Blanc est le site naturel le plus dangereux au monde. Cent personnes y perdent la vie chaque année en moyenne, avec en plus, 22 accidents notables par an. On retrouve à la deuxième place le Ben Nevis, en Ecosse, et le Mont Fuji, au Japon. Mais pourquoi le plus haut sommet d'Europe est-il si meurtrier ? Le Mont-Blanc est touché de plein fouet par le réchauffement climatique. Nous l'avons encore constaté récemment : il a été mesuré en septembre 2023 à 4 805,59 mètres, soit 2,22 mètres de moins que lors de la précédente mesure en 2021, ont annoncé les géomètres-experts de Haute-Savoie. 

En raison du réchauffement climatique, les éboulements se multiplient dans le massif du Mont-Blanc. Un phénomène devenu récurrent, voire quotidien, comme l'expliquait Ludovic Ravanel, guide de haute montagne à nos confrères de TF1 en août dernier : "Rien que dans le massif du Mont-Blanc, on a eu des phénomènes beaucoup plus importants cette année avec des volumes beaucoup plus conséquents". La saison automnale se révèle d'ailleurs être dangereuse pour les alpinistes ajoute Océane Vibert, directrice de l'Office de haute montagne La Chamoniarde à Chamonix-Mont-Blanc : "Toute la chaleur qui s'est emmagasinée, on la paie souvent en automne parce qu'il y a une sorte d'inertie de cette chaleur qui rentre dans la roche". 

Cet été, trois personnes ont perdu la vie dans le couloir du Goûter, emprunté pour l'ascension du Mont-Blanc. En cause ? Les fortes chaleurs qui ont provoqué de nombreuses chutes de pierres. À noter que les victimes sont autant des professionnels que des amateurs de haute montagne. 

Un site de plus en plus fréquenté

Le Mont-Blanc fascine. Gravir le plus sommet d'Europe est excitant et constitue un défi. De plus en plus de personnes décident de se lancer dans cette aventure passionnante mais périlleuse. Et forcément, plus il y a d'alpinistes, plus le risque d'accidents augmente. Dans les colonnes de la Tribune de Genève, Jean-Marc Peillex, bourgmestre de la ville de Saint-Gervais, en Haute-Savoie, déclare : "On assiste à une surfréquentation d'un site devenu à la mode. Des personnes viennent faire le Mont-Blanc pour réaliser un exploit, mais ils connaissent peu la montagne. Ils brûlent les étapes alors qu’une telle ascension devrait être l’aboutissement d’un processus d’apprentissage". Il estime également que "la gratuité des secours déresponsabilise certainement une partie des ascensionnistes". 

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