Faut-il vraiment se fier au Nutri-Score ?

Impossible de passer à côté du Nutri-Score et ses cinq lettres emblématiques. Ce logo s’est fait une place dans les habitudes alimentaires. Son objectif ? Nous aider à mieux consommer. Mais cet outil est-il vraiment pertinent ? Devons-nous uniquement nous arrêter au Nutri-Score au moment des courses ? Coline Flandrin, diététicienne nutritionniste à Lille, nous en dit plus.

Par Audrey Morard. Crédit photo : Pexels |

Qu’est-ce que le Nutri-Score ?

Depuis 2017, un logo s’est invité sur les boîtes de conserve, les bouteilles de jus de fruits, ou encore le pain de mie. Le consommateur y lit des lettres allant de A à E, accompagnés d’un code couleur composé de vert, de jaune, de orange et de rouge. Ce logo porte un nom : le Nutri-Score. Imaginé suite à une demande du Ministère des Solidarités et de la Santé en France, il a été soutenu et repris par le SPF Santé publique belge. Son objectif ? “Faciliter la compréhension des informations nutritionnelles par les consommateurs et ainsi les aider à faire des choix éclairés” indique Santé Publique France sur son site internet. 

Pourquoi ne faut-il pas sauter le petit-déjeuner ? La réponse en images : 

Un outil attractif qui peut être culpabilisant 

Le Nutri-Score attire par ses couleurs et ses imposantes lettres. Un aliment noté A est supposé contenir des qualités nutritionnelles, au contraire de la lettre E. Mais comment est-il calculé ? “Le logo est attribué sur la base d’un score prenant en compte pour 100 gr ou 100 ml de produit, la teneur en nutriments et aliments à favoriser (fibres, protéines, fruits, légumes, légumineuses, fruits à coques, huile de colza, de noix et d’olive), et en nutriments à limiter (énergie, acides gras saturés, sucres, sel). Après calcul, le score obtenu par un produit permet de lui attribuer une lettre et une couleur” détaille Santé Publique France. 

Le Nutri-Score peut aider à améliorer la qualité des repas, mais l’outil présente toutefois des limites comme l’explique Coline Flandrin, diététicienne nutritionniste à Lille. “Cela peut être culpabilisant d’avoir face à soi un produit qui n’est pas jugé bon par la société et les fabricants. Le Nutri-Score renforce la peur sur les produits E et l’idée qu’ils ne sont pas bons. Or, il n’y a pas de bons et de mauvais aliments”. 

Ne pas s’arrêter aux lettres du Nutri-Score

“On peut manger très déséquilibré uniquement avec des produits classés A, glisse l’experte. Je me souviens d’un plat cuisiné noté par un A avec des épinards, du riz et du poisson. On constate très vite que sa composition ne se limite pas à ces trois ingrédients. Il y a des additifs et des conservateurs, ce qui n’est pas intéressant sur le plan nutritionnel”. Des huiles peuvent être mal notées par le Nutri-Score à cause de leur composition nutritionnelle. À tort. “La plateforme estime que c’est un produit gras, même si elle est bio. Elle est mal classée, alors que l’huile est importante dans la préparation de nos plats”. 

Coline Flandrin suggère plutôt de regarder la liste des ingrédients. “On a une vue d’ensemble sur tous les ingrédients du produit. Il serait plus judicieux de les mettre en valeur, plutôt que le Nutri-Score. Si nous voyons mentionner des termes comme sirop de glucose, fructose, sel de fonte ou sorbate de calcium, nous devons essayer de limiter ces produits, sans les bannir pour autant”. 

Découvrez en vidéo les aliments qui nous mettent de mauvaise humeur : 

Autre conseil de la diététicienne nutritionniste : se tourner vers des produits bruts et le moins transformés quand cela est possible. Manger mieux ne doit pas se limiter à la notation du Nutri-Score. “La clé pour mieux se nourrir est de manger un peu de tout, sans tomber dans les extrêmes. Un conseil simplissime que nous n’appliquons pas toujours. Si un suivi est nécessaire, il est toujours intéressant de travailler avec un professionnel pour réguler ses prises alimentaires”. 

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