Jungle urbaine : comment les plantes vertes vont vous redonner le moral ?

Les plantes occupent de plus en plus de place dans nos intérieurs. Et avec le confinement, certains ont carrément transformé leur salon ou leur chambre en jungle. Une véritable bouffée d’oxygène !

PAR AUDREY MORARD. PHOTOS UNSPLASH, AUDREY CHAMOT, KEVIN ROY, ZOÉ FREUND. |

Sur la table de sa cuisine, Zoé a installé trois plantes : un gardénia, dont les fleurs blanches émergent en juin, une Lycaste skinneri var. alba, la fleur nationale du Guatemala, et une orchidée hybride Brassia Roquebrune spider. Les rayons du soleil illuminent le rebord de la fenêtre, où reposent une petite orchidée blanche et deux Rhoeo discolor, reconnaissables à leurs feuilles violettes. Les plantes sont omniprésentes dans le salon et la cuisine de la jeune femme. Quand on franchit les portes de son appartement à Etterbeek, on a l’impression de pénétrer dans une petite jungle urbaine, les bruits de la faune en moins.

Une vraie obsession

Zoé a toujours aimé les plantes. Elle se souvient avec tendresse de ce jasmin reçu à son adolescence. Je l’avais planté dans un énorme pot. J’avais un grand projet : le faire grimper jusqu’au plafond de ma chambre. J’avais fait tout un bricolage, mais ça n’a jamais trop marché..., sourit-elle. Quelques années plus tard, Zoé emménage à La Haye pour un stage. Là-bas, elle achète un petit rosier. Je passais toute ma journée devant mon écran. Le soir, je mangeais face à mon rosier. Je me suis mise à l’observer. Je me disais : tiens il a poussé, tiens il ne va pas bien. Arrivée à Bruxelles, elle commence à accumuler les plantes. Au début, c’était pour avoir une compagnie. J’en avais une dizaine, je ne voulais pas qu’elles meurent. Je me suis alors documentée, j’ai acheté des livres. J’ai commencé à devenir obsédée par les plantes. Aujourd’hui, Zoé possède 40 plantes, principalement dans son salon et sa cuisine. Quand on a compris les plantes et leur fonctionnement, on devient accro ; on veut découvrir de nouvelles espèces.

En images, découvrez à quoi ressemble l'intérieur de Zoé : 

Le réconfort du confinement 

Depuis le confinement, la passion de Zoé pour les plantes a grandi. La jeune femme passe du temps à observer ses plantes et à affiner ses connaissances. Dans son magasin, Sous La Canopée, situé chaussée d’Ixelles, Kevin Roy constate une hausse de la demande depuis le confinement. On passe plus de temps chez soi, on s’intéresse à ses plantes et on y prend goût. Chaque jour, il accueille des passionnés comme des novices. Je vois des clients commencer par une plante pour avoir un peu de vert chez eux. Ils voient qu’ils savent s’en occuper, ils en rachètent deux, trois, quatre. Avant de revenir chaque semaine ! Kevin propose plus de 250 variétés dans sa boutique, où se mêlent cactus, fittonias et ficus. Lui-même est un amoureux des plantes. En six mois, il est passé de zéro à... 200 plantes dans son appartement. Selon lui, l’engouement pour les végétaux vient aussi des réseaux sociaux. C’est une vraie bulle. Quand on entre dedans, on se rend compte que beaucoup de gens aiment les plantes. Ce n’est pas pour rien qu’on s’appelle les plantes addicts. Zoé poste souvent des messages sur des groupes Facebook quand l’une de ses plantes est malade. Je demande comment je peux la sauver, quels traitements sont les plus adaptés... Même si on me répond que c’est foutu, je persiste ! J’apprends la patience et l’échec au contact des plantes. Et puis c’est aussi une responsabilité. La jeune femme s’impose une véritable discipline. Elle s’occupe de ses plantes deux heures tous les deux jours, même quand elle est fatiguée. Elles ont besoin que je sois là. Ce ne sont plus seulement des éléments de décoration. Mes plantes sont devenues mes compagnes.

Kevin, dans sa boutique, Sous La Canopée, à Ixelles :

Pour l'amour des plantes

Depuis deux mois, l’appartement d’Audrey est plus vide, plus blanc. Des thrips, des petites larves quasiment invisibles à l’œil nu, se sont installés sur ses plantes. Certaines ont dû être jetées. Pour les autres, un rituel s’est mis en place : Toutes les semaines, je dois les doucher, les savonner, les rincer, les rempoter, puis les traiter. Dernièrement, elle a observé des thrips sur l’une de ses plantes chouchoutes surnommée Zebrinoushka. J’en ai pleuré. Mentalement, je ne peux pas voir ça. À l’instar de Zoé, le lien entre Audrey et ses plantes s’est renforcé pendant le confinement. J’ai besoin d’avoir un contact avec chacune d’elles. Je leur parle, je leur donne de l’amour. Elles me le rendent bien. Cela prend du temps. Je ne peux pas acheter bêtement, il me faut un coup de cœur, même s’il y a des moments de frénésie. Audrey a gagné en expérience depuis les débuts de sa jungle urbaine, commencée il y a deux ans. Elle cherche à présent des plantes rares, forcément plus chères. Sa passion l’a amenée à repenser ses dépenses. La jeune femme de 29 ans se prive de certaines choses et préfère acheter pour ses plantes comme de l’engrais, une étagère, des cache-pots, parfois plus chers que la plante elle-même. Dans le magasin de Kevin, les passionnés mettent le prix pour trouver la plante de leurs rêves. Cela peut monter jusqu’à 85 €, indique le patron de Sous La Canopée. Les plantes apportent de la satisfaction à Audrey, de l’apaisement à Zoé, des rencontres à Kevin. Les bonnes raisons ne manquent pas pour se lancer dans une jungle urbaine. Et craquer pour une nouvelle plante.

L'intérieur d'Audrey, amoureuse des plantes vertes :

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