La Dalle, le concept de balade gourmande qui va vous faire redécouvrir votre ville

“Bonsoir, je m’appelle Florence Hainaut et j’ai la dalle” : c’est le mot de passe du food tour La Dalle, un tour des restos imaginé par une agence événementielle, qui a dû se recycler en pleine pandémie. Carlo et moi étions circonspects, au final, on a adoré.

TEXTE ET PHOTOS : FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE. |

Tout allait plutôt bien pour Sarah Mulango et Thierry D’Otreppe, créateurs d’une agence d’événements pour entreprises. Puis, ils se trouvèrent fort dépourvus lorsque la crise sanitaire fut venue. Et ils créèrent La Dalle, une balade à pied, de resto en resto. L’engouement fut tel que le concept se décline désormais en six tours, cinq à Bruxelles et un à Namur (et bientôt dans d’autres villes, nous disent-ils). La vraie bonne idée, qui rend le concept abordable, c’est l’absence de guide physique. Tout se passe via une application, qui vous mène d’un établissement à l’autre. Pas de taille minimum du groupe à former, pas d’inconnus à rencontrer. Carlo et moi, qui formons une bande de jeunes à nous tout seuls, avons choisi le parcours ixellois. On s’attable d’abord chez Pulp Potion, un caviste nature place du Châtelain. À la base l’endroit ne fait pas bar à vin, mais pour La Dalle, on peut s’installer dans leur jardin à l’arrière ou sur la terrasse du bar voisin pour un verre de blanc nature espagnol, Isabella, un assemblage Macabeu – Airen aérien qu’ils vendent à emporter 10 € la bouteille.

Chou-fleur rôti et saveurs indiennes

Sur l’application La Dalle, j’indique que nous avons terminé notre verre et je découvre l’étape suivante, 200 m plus loin. Chez Nous est un resto joli comme tout, qui vient d’ouvrir, rue Américaine. On nous y sert du chou-fleur rôti aux épices et sauce vierge, sacrément bon. Les boissons ne sont pas comprises dans le forfait. Carlo prend un tonic L’Annexe, fabriqué à 500 m de là, et moi, un jus gingembre- citron fait par un réfugié qui a créé son entreprise. Cela donne le ton du lieu, tout de récup’ décoré, dans lequel sont servis des plats faits avec des ingrédients plutôt locaux et raisonnables. Le chef a 27 ans, un enthousiasme et un sourire qui donnent envie de revenir pour goûter sa terrine d’aile de raie au pesto (15 €).

Troisième étape, rue du Bailli à quelques minutes de marche : Ganesh, un petit resto indien devant lequel je suis passée 300 fois sans y jeter un œil. Grave erreur désormais réparée. Il est tenu par deux soeurs belgo-indiennes, qui ont reçu la restauration en héritage familial. Deux choix pour les “dalleurs” : le mix d’entrées, soit pakora (beignet oignon gingembre), aubergine frite, samosa poulet et chutney maison. Soit un mini-curry de poulet au coco, sauce yaourt, dont, délicate attention, on peut choisir le niveau de piment. On prend les deux et on boit un “élixir” : eau pétillante, citron, menthe gingembre et une touche de sel (4 €). À la fin, on n’a plus trop la dalle, mais par contre, l’envie de revenir : les assiettes de la tablée voisine sont vachement bien foutues.

Burgers au fromage et gorgée houblonnée

L’application nous envoie ensuite à Flagey, rue Malibran, chez Bikette, qui fait des burgers au vrai bon fromage fermier (maroilles, bleu, chèvre, cheddar, tomme). On se demande un peu où on va caler un burger après tout ça, mais Bikette a eu l’excellente idée de prévoir des pains deux fois plus petits pour le parcours. Pains et sauce maison, bœuf black Angus et frites fraîches. L’endroit est minimaliste, une personne fait tout toute seule, mais le burger a un vrai twist : le fromage est fondu avant de faire une couette sur la viande.

Je m’appelle Florence et j’ai de moins en moins la dalle. Par contre j’ai passé une soirée délicieuse et découvert quatre endroits récemment ouverts, dans lesquels nous avons été accueillis super gentiment. On termine chez Kastar, un café fraîchement repris, en haut de la rue Lesbroussart. La formule nous permet de prendre une bière au fût ou un soft. On sirote vite fait une Zinnebier. L’endroit est bruyant et sans charme aucun, même si la grande terrasse doit être agréable quand il ne fait pas trop moche.

Verdict

Pourtant vieux routiers des quartiers ixellois, Carlo et moi n’avons arpenté, grâce à La Dalle, que des adresses que nous ne connaissions pas... et où nous retournerons. Les concepteurs ont bien visé avec des adresses efficaces à petits prix. La Dalle se décline pour le moment en un tour dans le centre de Bruxelles, un végétarien, deux ixellois, un namurois, un brunch schaerbeekois et un axé sur l’économie circulaire. Les prix varient de 33 à 36 € ; souvent, les boissons ne sont pas comprises, donc prévoyez une quinzaine d’euros en plus.

La Dalle, tours à réserver via ladalle.brussels

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