L’Inemuri, l’habitude japonaise à adopter pour booster sa productivité

Une nouvelle semaine commence et vous vous demandez comment vous allez  tenir le coup ? Et si on s’inspirait des Japonais en adoptant un concept bien ancré dans les mentalités ? Zoom sur l’Inemuri. 

Par Anissa Hezzaz Photos : Unsplash. |

Vous vous demandez sans doute ce que signifie ce mot japonais ? Le concept d'Inemuri pourrait en fait littéralement se traduire comme suit : “être présent dans le sommeil”. En d’autres mots, il s’agit de dormir peu importe ce que vous êtes en train de faire. Que ce soit dans les transports en commun, sur les marches d’un centre commercial, ou dans un parc à la pause déj, au Japon, la sieste est culturellement acceptée. A tel point que même au travail, il est courant de voir des employés dormir quelques minutes à leur poste de travail. 

L’une des raisons réside certainement dans le fait que les Japonais sont ceux qui dorment le moins au monde selon une étude de la Fédération internationale du sommeil. On sait que les travailleurs à Tokyo dormiraient moins de 6 heures par nuit, alors que, à titre de comparaison, les Parisiens dorment eux, près de 7 heures par nuit. En semaine, après leur journée de travail, les japonais ont l’habitude de s’adonner à différentes activités. Ils aiment par exemple prolonger leur longue journée de travail qui bossent dix heures ou plus par jour, en jouant à des jeux vidéos, ou en allant boire un verre entre collègues.

En vidéo, une technique pour s'endormir plus facilement : 

Cette pratique porte même un nom là-bas : on appelle ça, le “nomikai”. Certains ne boiront qu’une pinte avant de rentrer chez eux, mais il n’est pas rare qu’ils restent jusqu’au bout de la nuit à enchaîner les verres de saké, tout en assumant la journée de travail le lendemain. En règle générale, sortie ou non, les Japonais n’ont pas vraiment l’habitude de se coucher avant minuit même en semaine, contrairement à nous. Alors, forcément, quand on connaît leur mode de vie, on comprend que la micro-sieste soit coutume là-bas. C’est ainsi que l’Inemuri est accepté et valorisé partout dans le pays où il est pratiqué depuis près de 1000 ans, mais c’est surtout pendant le boom économique de l’après-guerre, dans les années 60, quand le pays a connu une croissance très rapide, que l’Inemuri s’est imposé. 

"Inemuri" VS "Hirune"

Si la sieste est bien perçue, il faut bien faire la distinction entre l’Inemuri, que l’on pourrait qualifier de micro-sieste, car elle ne demande pas d’être allongé, et l’hirune, qui signifie une vraie sieste en position allongée et de préférence dans un lit. L’hirune, est pratiqué par les enfants et par les personnes plus âgées, tandis que l’inemuri est plutôt réservé aux bourreaux du travail. En effet, pratiquer l’inemuri est un véritable art de vivre là-bas qui demande de respecter certains codes, comme le fait que cette sieste ne dépasse pas 15 minutes environ. 

Les bienfaits de la micro-sieste

En cette période de l’année, où le manque de luminosité a un impact direct sur notre énergie, il est courant de piquer du nez sur son clavier durant ses heures de travail. Chez nous, on aura alors tendance à enchaîner café, chocolat, thé et autres boissons énergisantes pour se réveiller. Pourtant, mieux vaut alors se laisser sombrer ne fût-ce que quelques minutes dans les bras de Morphée pour retrouver l’énergie nécessaire pour affronter le reste de la journée. En effet, étouffer ce besoin de somnolence quand notre organisme nous supplie de se reposer un peu est contre-productif, voire même mauvais pour la santé. Il a d’ailleurs été prouvé que la micro-sieste au travail peut réduire le risque de burnout. La micro-sieste au travail permettrait non seulement de recharger ses batteries, mais aussi d’améliorer sa concentration, de réduire le stress et d’augmenter sa productivité. 

Certaines entreprises avant-gardistes comme Google ont d’ailleurs intégré la micro-sieste dans leur culture d’entreprise. Des salles et temps dédiés à la sieste existent donc pour tirer meilleur profit des employés, qui, une fois reposés, semblent alors plus efficaces et productifs. Alors, si la micro-sieste commence à s’imposer ci et là, rares sont les employés chez nous à assumer aussi pleinement leur besoin de siester. Et si l’Inemuri devenait enfin une habitude pour nous aussi ? 

En vidéo, et si on disait oui à la sieste après le repas ?

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