Little Apo : une cuisine thaï et vietnamienne au coeur de Saint-Gilles

À deux pas de la maison communale de Saint-Gilles, un resto de poche propose des bols de nouilles au bouillon qui réchauffent le cœur et des brochettes grillées qui donnent le sourire. En quelques semaines, Little Apo a été pris d’assaut par les habitants du quartier. On a donc voulu vérifier si le ramage collait bien au plumage.

TEXTE ET PHOTOS FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE. |

Je ne sais plus si je bullais dans une rizière vietnamienne ou si j’attrapais une bronchite dans le métro aérien climatisé de Bangkok quand Internet m’a appris l’ouverture, à deux cumulets de chez moi, d’un nouveau resto thaï-vietnamien. Ce qui en soi est un peu bizarre, les deux cuisines étant aussi éloignées que l’italienne peut l’être de la grecque. Mais je me suis promis, à mon retour, d’y pointer le bout du nez. En voilà un sas de décompression parfait, surtout que je voulais faire découvrir l’endroit à Carlo, et lui montrer mon joli teint caramel en condition réelle !

Le lieu 

Un soir de pluie, mon teint doré et ma carcasse tremblotante (il fait froid par chez nous) se sont donc installés dans cette toute petite cantine (15 places) en bois et plantes vertes. Je viens de passer un mois entre le Vietnam et la Thaïlande, ça ne fait pas de moi une experte de la gastronomie du sud-est asiatique, mais disons qu’il est plus compliqué de me faire prendre des vessies pour des lanternes.

De la cuisine vietnamienne, on ne connait pas grand- chose en Belgique. Des bo bun un peu tristes, des banh mi à peine garnis, des rouleaux de printemps qui se mâchouillent trop longtemps. Là-bas, j’ai pourtant été émerveillée par la profusion d’herbes fraîches, la délicatesse des assaisonnements, le croquant de la baguette, la tendreté du porc et la patience que nécessitent les bouillons fumants. Je n’ai pas toujours tout compris et j’ai certainement dû boire plusieurs fois les rince-doigts, mais c’était réjouissant.

La carte

La patronne de Little Apo, c’est Rosa, la fille des propriétaires de l’Apocalypse, un resto asiatique mythique à Ixelles. La majorité de la carte est ici vietnamienne et la plupart des plats est déclinée en version entrée, ce qui permet d’en prendre plein pour goûter (comptez entre 6 et 9 €). Et c’est exactement ce qu’on a fait.

D’abord le Pho Gà — la spécialité de la maison — une soupe de nouilles de riz au poulet et herbes aromatiques, dans un bouillon dont on n’a pas laissé une goutte. On continue avec le Bo tai chanh, un carpaccio de bœuf à la vietnamienne, coriandre, basilic thaï, coriandre épineuse, citron et oignons : moins époustouflant mais la viande était vraiment de qualité.

Des Goi cuon, rouleaux de printemps, qu’on prend au porc laqué après avoir longuement hésité avec la version scampis. Suit la Goi ga rau thom, une salade tiède vietnamienne, menthe fraîche, crudités et poulet mariné, absolument affolante. Puis des Nem nuong, brochettes de haché de porc à l’ail servies avec des vermicelles et herbes aromatiques fraîches, et des Do bien lui nuong, brochettes de scampis et calamars qui fondaient comme du beurre.

En supplément, un bol de riz (un peu trop cuit ce soir-là) et une sauce maison gingembre, ail, citronnelle que je bois comme un rince-doigts. Oufti, quelle grosse régalade ! C’est frais, léger, ça pétille et ça donne des frissons.

On a eu les yeux plus gros que le ventre, pour ne pas changer, mais on prend quand même les desserts. Un riz tiède au lait de coco, mangue et cacahuètes et un gâteau chocolat, gingembre confit, chantilly au citron vert. Léchage d’assiette en règle.

Les boissons 

On arrose le tout avec une bière Singha et une citronnade maison, dans laquelle trône une paille un bambou. Très saint-gillois ? Même pas, je n’ai jamais vu autant de pailles réutilisables qu’au Vietnam. Il y a aussi quelques bières, locales et asiatiques, des petites choses fermentées, du vin bio un peu classique.

L'addition

En une heure, emballé c’est pesé. On pourra traîner en fin de second service, mais avec 15 places et des prix minis, on ne prive pas les gens de ce plaisir. Comptez donc entre 15 et 25 €. On y retourne ? Mais oui ! Entre autres pour les brunchs du week-end qui ont l’air parfaits.

Little Apo, 3 avenue Adolphe Demeur, 1060 Bruxelles. T. + 32 2 426 87 01, www.littleapo.be

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