Líu lín, la nouvelle néo-cantine 100 % vegan

En bas du Sablon, à quelques pas du quartier des antiquaires, une nouvelle cantine vient d’ouvrir : Líu lín. De la streefood comme à Taiwan : calamars frits, tempura de crevettes, grands bols de nouilles au boeuf, le tout sans un gramme de viande ni de poisson. C’est bluffant et, étonnamment, pas du tout frustrant pour des carnivores comme nous.

PAR FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE. PHOTOS D.R. |

100 % vegan

Ce concept, les sœurs Liu et Lin, Taïwanaises d’origine, ont eu le temps de le peaufiner. Elles ont déjà deux établissements végans à Leuven. Mais qu’est-ce que le véganisme, à part un mouvement qui pousse des personnes a priori bien sous tous rapports à poster des photos de viande pour s’en moquer ?

Pour faire simple, ce sont des gens qui estiment que, entre l’adorable beagle que je laisse me léchouiller le visage et le petit agneau qui part à l’abattoir, il n’y a pas vraiment de différence. Et qui refusent catégoriquement de se mettre dans le ventre et sur le dos des produits issus d’être vivants. Et à moins que vous soyez bouchers charcutiers, je vous propose de l’accepter avec la même bienveillance dont les végans font preuve envers nos amis à poils et plumes.

Surtout que deux des quatre filles de Carlo en sont et sincèrement, je vous déconseille de vous les mettre à dos. C’est d’ailleurs avec la moitié de la famille de Pascale que nous allons poser nos carcasses affamées sur les jolis tabourets de ce petit endroit tout lumineux.

Entrées variées

C’est chouette les grandes tablées, ça permet de commander plein de choses à goûter. Donc on prend tous les trucs à grignoter : anneaux de calamars de konjaku (une algue populaire en Asie), croquettes de taro (un tubercule proche de la patate douce) et rouleaux de printemps, beignets de crevettes végans de konjaku, raviolis frits farcis au tofu sur une crème de radis chinois, kroepoek... sans crevettes.

Nos têtes en découvrant la supercherie valent au moins les 5 € de la portion de calamars. Contrairement à nos craintes, on n’a pas du tout l’impression de manger de l’éponge, on se bat même un peu pour terminer les plats. "Je ne comprends pas trop pourquoi imiter à ce point le poisson si on a décidé de ne pas en manger", se questionne la fille numéro 1, qui se fait immédiatement couper en deux par le sabre laser qui sort des yeux de la très végane fille numéro 2. Le sujet est clos.

Plats parfumés

Le Lin’s rice noodle bowl : nouilles de riz aux légumes sautés, lanières de “viande” au poivre noir, cacahuètes et mini-nems. Le Lalot skewer : brochettes de viande de soja marinée enveloppée dans une feuille de la lot (une plante vietnamienne poivrée), nouilles de riz, légumes sautés, cacahuètes et croquettes de taro. Et le Heart Warming aulacese : bouillon épicé à la citronnelle, échalote et feuilles de citron vert, “viande”, nouilles de riz, ravioles, cha (ne me demandez pas ce que c’est, je n’en sais rien), champignons, et une série de choses un peu vertes (chou chinois, edamame, coriandre, cebette).

C’est simple, parfumé, frais, on n’en laisse pas une miette. Les plats coûtent entre 13,5 et 15,5 €, ce qu’on ne trouve pas bon marché. "C’est normal", explique la fille numéro 2, "quand tu fais des trucs végans, ça coûte cher, tu pars de rien, tu dois recréer le produit que tu veux remplacer, il y a pas mal de boulot derrière."

Pour le prix, Carlo (qui est moins jeune et cool que moi) aurait aimé que les commandes se fassent à table et pas au comptoir. Comptoir où je commande donc les desserts : une mousse au chocolat au tofu soyeux (je vous jure que c’est bon) et une “glace maison”, mais d’une autre maison, goût banana split. Si elle ne nous a pas arraché des miaulements de bonheur, on a tout de même proprement fini les pots.

Et à boire ? Il y a de la bière, mais sans alcool, puis des limonades et autre kombucha (une espèce de limonade acidulée fermentée).

L'addition

On a payé environ 25 € par personne et en prime on a eu des tonnes de sourires, faut dire que le personnel est charmant. Tout se déroule dans un mélange de français, d’anglais et de néerlandais, entre de la sauce sriracha et des algues asiatiques. Bref, c’est très bruxellois.

On y retourne ? Clairement, avec le reste de la famille de Pascale, toujours à la recherche d’endroits où chacun peut manger avec plaisir.

20, rue Haute, 1000 Bruxelles. T. 02 455 08 30. Ouvert midi et soir du mercredi au dimanche

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