Combien de temps vous fallait-il en moyenne pour créer un costume sur "Game of Thrones" ?
C’est très difficile à estimer car il existe plusieurs phases avant que le costume existe. J’ai l’idée, puis j’essaie de la développer. Parfois, ça vient tout seul. Parfois, je dois laisser tomber le projet pour me consacrer à un autre et y revenir ensuite. Certains ont demandé seulement cinq jours, d’autres cinq semaines, voire plus. J’aime dire qu’un costume n’est vraiment fini que lorsqu’il a été porté, qu’il est imprégné de l’odeur de celui qui le porte, qu’il est devenu partie intégrante du personnage, qu’il vive avec lui…
Quelles étaient vos sources d’inspiration ?
Les livres, mais aussi les scénarios. Et puis ensuite, il y a tout le travail au quotidien avec l’équipe. Nous ne voulions pas réaliser des copies exactes de ce qui était décrit dans les livres. Nous voulions des tenues vivantes. Tout part de dessins, mais il y un côté très organique dans notre travail. C’est le fruit d’une collaboration intense de plusieurs personnes. J’aime le fait qu’avec une exposition comme "Game of Thrones", leur talent soit mis en avant.
Vous poussez très loin le sens du détail. Certains ne se voient pourtant même pas à l’écran, il faut vraiment les voir de près durant l’exposition pour s’en apercevoir…
C’est un peu ma façon de raconter des histoires dans l’histoire. Et puis il a aussi le fait que la façon de regarder les séries a évolué. Aujourd’hui, les gens les regardent chez eux, mais sur grand écran. Ils peuvent aussi se repasser des épisodes en boucle. J’aime l’idée qu’ils découvrent alors chaque fois un nouveau détail à l’image.