Grabuge, le nouveau rendez-vous des gourmets à Saint-Gilles

À Saint-Gilles (oui, encore, ce n’est pas notre faute si la commune est un terrain fertile), un groupe de potes ultra-doués a ouvert Grabuge. Un lieu dans lequel tout est si bon qu’il faut systématiquement batailler pour avoir une place.

Par FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE. |

Dans la vie, il y a des choses qui m’excitent autant qu’elles agacent Carlo. En matière de restaurants, je veux dire. Et sur papier, le concept de Grabuge colle parfaitement à cette description. Je vous le fais en résumé : “Saint-Gilles, vins nature, petites assiettes à partager, cuisine aux influences à la fois asiatiques et italiennes, pas de réservation possible...” Le lieu a ouvert début de l’été et nous y sommes allés juste pour le plaisir de manger, sans rien écrire dessus, parce qu’on adore aller manger ensemble sans travailler. Même si parfois, quand je l’emmène dans des nouveaux endroits un peu conceptuels et branchés, Carlo fait son cinéma de boomer rétif à grands coups de Gnagnagna vins nature, gnagnagna encore du miso, gnagnagna j’en ai marre de partager mes assiettes... (ce qui est faux, en plus). Cela dure généralement jusqu’à l’arrivée du premier plat, puis ça s’arrête et il ronronne, j’ai l’habitude.

En vidéo, voici comment manger sain et équilibré sans se ruiner : 

De mon côté, je ronchonne quand il veut m’emmener dans des maisons plus classiques, nous nous complétons donc à merveille. Ce soir-là, nous avions été agréablement surpris par le niveau de professionnalisme d’un lieu et de chefs qui étaient censés être encore en rodage. On avait bien mangé, on avait bien bu, il faisait caniculaire et on s’est promis de revenir à la rentrée avec notre bic et notre calepin pour vous en parler. Ce que nous fîmes, forcément. Il faisait nettement moins caniculaire, mais on est sortis chauds comme des boulettes en faisant des cœurs avec les doigts à toute l’équipe tellement c’était bon. L’équipe est composée de Pannawat “Alaang” Wichaiphum et Alexander Duke en cuisine, Geoffrey Doré et Ngan “Aurélie” Hin-Tieu au service. Ces quatre-là ont bossé ensemble, entre Old boy, Crab Club et Liesse ; que des endroits que nous vous recommandons chaudement, et dont on vous a déjà parlé.

Leur Grabuge est d’abord un très joli lieu. L’ancien traiteur italien étroit et un peu sombre est devenu un bijou architectural, avec des tables en bois dont l’une montée sur poulie si jamais on a besoin d’une piste de danse urgemment (on sait jamais...) Cuisine ouverte, grand bar lumineux avec quelques tabourets.

Le menu 

Des assiettes à partager, donc. On commence avec des huîtres (5 € pièce) servies avec un granité de pomme et du gingembre. C’est souvent délicat d’accompagner les huîtres avec justesse, sans étouffer le goût initial. Pari ici réussi. La pêche au thon (18 €) n’est pas sortie de deux boîtes de conserve et bourrée de mayonnaise (cela dit, j’adore ça, j’aurais été ravie), mais repensée avec le thon en tartare, du daikon (sorte de grand radis blanc) à la mandoline et une crème de pêches au ponzu qui m’a fait lécher l’assiette.

Ce qui rend Carlo fou de honte, c’est un plaisir de gourmette. Suite à cela, nous avons commandé un petit pain vapeur (4 €) pour saucer. Ça tombe bien parce que l’œuf parfait, crème au curry jaune (fait maison, le curry !) et poireaux (13 €), est à se rouler par terre de bonheur. Si nous avions encore un doute sur le génie des chefs quand il s’agit de faire des fonds et des sauces, les deux plats suivants viennent régler définitivement la question. Les fregola (petites pâtes sardes), moules, tomates et miso (13 €) sont servies avec un fond de poisson affolant. Le (fondant) tataki de bœuf (16 €), avec fenouil rôti, purée de pommes de terre et sauce tare (un mélange de sauce soja, mirin et miel) se termine en léchant l’assiette parce qu’on n’a plus de pain.

Clou du spectacle - j’en rêve encore la nuit ! - : le poulet frit (13 €), servi avec une chantilly thom kah (lait de coco, citronnelle, feuille de kéfir, galanga). Si on avait pu mettre encore quelque chose dans nos estomacs, nous en aurions commandé une deuxième portion.

À boire

Une chouette et longue carte avec des bières locales, des cocktails originaux pas hors de prix (entre 11 et 14 €), une limonade maison super rafraîchissante (5 €) et plein de vins nature à des prix très corrects (à partir de 26 € la bouteille). Nous avons bu du Barbabolla, un pétillant italien (32 €) très équilibré, le genre à faire plaisir à la fois à ceux qui n’aiment que le champagne et à ceux qui ne boivent que des quilles roulées à la main sous les aisselles par un vigneron qui suit les cycles de la lune.

Verdict ?

Ambiance un peu survoltée : le resto est plein à craquer, le service - au demeurant adorable et attentif - est un peu surmené, la musique est un peu forte. Je n’y emmènerais pas mes vieux (et adorés) parents mais par contre mon mec, mes potes, l’ombre de mon ombre et l’ombre de mon chien, sans souci. Nous devisons sur l’enthousiasmant renouveau de l’horeca bruxellois en se partageant un cake à l’ananas, crème de coco et rhum (8 €) et rentrons chacun dans nos pénates, repus et heureux.

L'adresse ? 179 chaussée de Waterloo, 1060 Bruxelles.
Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 17 h à tard. Pas de réservation (il vaut mieux venir avant 19 h 30) sauf pour les groupes de plus de 5 personnes.

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