Old Boy, le bistrot asiatique du Châtelain

Comme chaque semaine, Carlo de Pascale et Florence Hainaut nous emmènent au resto. Carlo est chroniqueur food et conso, Florence est journaliste. Ils aiment débattre sans fin sur les restaurants avec ou sans menu, les vins avec ou sans sulfites. Bref, ils aiment manger ensemble.

TEXTE ET PHOTOS CARLO DE PASCALE ET FLORENCE HAINAUT. |

Carlo et moi sommes toujours un peu suspicieux envers les nouvelles cantines proches du quartier du Châtelain, à Bruxelles. Mais on nous a tellement dit et répété qu’il fallait que l’on aille chez Old Boy... que nous y voici !

Nous sommes ici dans un bistrot asiatique,sans lanterne ni dragon. Même pas un vieux koï qui nage dans un bassin ou une lingette dont on ne sait jamais si elle sert à se débarbouiller ou à se laver les mains. L’endroit, qui a ouvert ses portes cet été,est un joli restaurant en coin, avec beaucoup d’éléments de déco et une grande cuisine ouverte sur un comptoir, ce qui permet de suivre la confection de son plat en direct. C’est minimaliste, mais sans être froid.

Pas de réservation possible, et tels les gnous qui convoitent l’accès au point d’eau, il n’est pas rare, un peu avant l’ouverture à 19 h, de voir des gens très beaux et très chics (on n’est quand même pas loin du Châtelain) tourner, l’air de rien, autour de l’objet de leur convoitise, à savoir durant l’été, une des tables en terrasse.

Les cartes 

Ce resto asiatique est le bébé de deux amis, respectivement ingénieur commercial et juriste. N’étant donc pas cuisiniers, ils ont eu l’excellente idée de se faire conseiller par un pro : Yoth Ondara,
le chef du Crab Club, un endroit dont bizarrement on ne vous a pas encore parlé (hop, on le met sur la liste!). Nous y retrouvons un petit peu de cuisine taïwanaise et un petit peu de thaï pour les influences, pays d’origine des fondateurs. S’inscrivant dans l’air du temps, la carte se compose de petits plats entre 6 et 12 € à partager.

Côté boissons, ils ont une belle carte de vins pleine de chouettes références nature (entre 26 et 67 € la bouteille, une amplitude de prix plutôt prévenante qui permet de ne pas faire doubler le prix du repas quand on doit faire un peu attention), quelques sakés et des cocktails qui nous font de l’œil. On opte pour le O-ren Ishii au gin, shiso (genre de basilic japonais) et gingembre (10 €).

La dégustation

Nous avons goûté le bao (petit pain vapeur) au porc braisé, moutarde verte, cacahuètes et coriandre (6 €). Parfaitement parfait, même si on l’aurait préféré un peu plus saucé. Nous avons choisi également le Thai lettuce wrap (la carte est en franglish), soit du haché de poulet à la citronnelle, pâte de piment et au kafir, enveloppé dans une feuille de laitue (6 €) qui nous arrache quelques grognements de bonheur. Même chose pour les wonton (raviolis) frits de boudin noir frit, sauce aigre douce (6 €).

Léger bémol pour le poulet rôti à la thaïe et ses deux sauces (12 €) qui devrait être fourni avec un Jerrican d’eau tant il était salé. Mais les sauces sont visiblement faites maison, et dans un restaurant asiatique où l’on trempote des choses dans des petites coupelles, ce n’est pas habituel, donc on apprécie. Vint le thaï ceviche au poisson du jour, dont on a oublié de demander le petit nom, tamarin, citron vert et échalotes frites. Il est parfait!

L'addition 

Les plats s’enchaînent un peu rapidement et 30 minutes à peine après notre arrivée, on est presque prêts à céder notre table à l’un des gnous qui rôdent. On joue les prolongations en demandant la carte des desserts. Il y en a un seul : la glace maison à la noix de coco et cacahuètes pilées (5 €). Parfaite conclusion, toute simple mais délicieusement réconfortante. Note finale : 82 €.

Vu que Carlo et moi passons tous nos repas à piquer dans l’assiette de l’autre, on est assez fans du concept de plats à partager. Mais il faudra faire attention au moment de la commande, la multiplication de petites choses pas chères peut faire exploser la note, surtout quand la carte est aussi alléchante.

On revient ?

Sans nul doute, ne fût-ce que pour le lunch à 22 € le dimanche. On sent chez Old Boy la patte ultra-pro du chef, et on espère que l’exécution des recettes trouve vite sa vitesse de croisière et que les quelques couacs de cuisson et d’assaisonnement ne viennent plus gâcher nos ronronnements de chats bien nourris.

Old Boy, 110 rue Tenbosch, 1050 Bruxelles.
Ouvert du mardi au samedi, le midi (de 12h à 14h30) et le soir (de 19h à 22h30), le dimanche (de 11h30 à 15h30).
www.oldboyrestaurant.be