Direction Gand pour une remise de prix en grandes pompes. Carlo est présent, il connait tout le monde et tout le monde le reconnaît, mais surtout il nous commente le palmarès au fil des annonces. Et comme tout un chacun, il se réjouit tantôt pour l’un, regrette tantôt un verdict sévère pour d’autres…
« Je regrette par exemple qu’Isabelle Arpin n’ait pas obtenu d’étoile, elle en a le talent et le niveau; une étoile est toujours une distinction entre l’encouragement et la reconnaissance, c’est une déception de ne pas la recevoir quand on a tout mis en place pour offrir une cuisine de ce niveau.»
Mais qui sont les lauréats ? Sur les 7 nouveaux étoilés, il se montre curieux de l’étoile attribuée à Philippe Heylen, chez Eed à Louvain : « 23 ans, vous imaginez, ça ? Il est tout jeune, je ne sais rien de lui à part cette silhouette timide qui est montée sur la scène… Mais vu qu’il décroche également le prix du jeune Chef de l’Année, c’est assurément un nom que l’on va suivre ! ».
Il se réjouit également de la nouvelle étoile accordée à Benjamin Laborie, de La Ligne Rouge à Plancenoit, et à Arold Bourgeois, pour Little Paris à Waterloo, deux restaurants qu’il avait visités avec Florence Hainaut et recommandés en 2017 dans So Soir : « Je suis content pour Benjamin Laborie, c’est un passionné, c’était un sacré pari de quitter Colonel pour aller ouvrir un restaurant dans le fin fond du Brabant Wallon. Cette récompense va lui apporter du monde et de la visibilité, c’est très bien. »
Pour Little Paris, la satisfaction est plus grande encore : « Voir enfin récompensés les bistrots, c’est vraiment un bon signe à mes yeux. Cela signifie qu’une cuisine de qualité ne doit pas forcément se construire autour de menus chichiteux et d’ingrédients de luxe. J’aime ce signal, cette tendance en gastronomie! »
Deux nouvelles étoiles
Que penser des deux nouveaux chefs doublement étoilés Maxime Collard de La table de Maxime à Our et David Martin de La Paix à Bruxelles ? « Je ne suis jamais allé à la Table de Maxime mais j’entends souvent des compliments, autant sur le cadre que sur la cuisine… Pour David, c’était plus attendu, mais amplement mérité. L’an passé, les inspecteurs du guide auraient effectué pas moins de 12 visites de son restaurant, c’est donc une seconde étoile qui n’est pas distribuée à la légère, et sa joie fait plaisir à voir… »
Arrive enfin le palmarès trois étoiles. Et là, déception pour les gastronomes et les curieux, il n’y a pas de nouvelle adresse triplement étoilée en Belgique, ce qui laisse à notre pays une seule adresse trois étoiles, à savoir le Hof Van Cleve de Peter Goossens.
Que dit Carlo ? : « Je ne fréquente pas suffisamment les triples étoilés pour émettre un avis valable sur ceux qui le méritent ou ceux qui devraient les obtenir. Mais ce maigre palmarès a une double conséquence : d’une part il peut être de nature à challenger les chefs et met la barre haute, ce qui risque de les inciter à prendre des risques… Mais c’est aussi un peu dommage de manière plus large pour la Belgique et son attractivité. Quand Gwendal Poullenec, patron international des guides Michelin, dans son discours d’introduction, parle de la Belgique comme d’un pays où les gens aiment la gastronomie et où aller au restaurant est un acte important, c’est évidemment décevant de voir une petite moisson d’étoiles.»
Le guide Michelin 2019 est désormais en vente, à vous d’aller confirmer ces récompenses et vous faire votre propre opinion !
Découvrez ici la carte de tous les restaurants étoilés du guide Michelin.
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