Pourquoi porte-t-on un coquelicot à la boutonnière le 11 novembre ?

Le jour du Souvenir approchant, on voit s’épanouir çà et là ces jolies fleurs écarlates, tant sur des affiches qu’à la boutonnière de certains. Alors qu’elles ne fleurissent à la fin du printemps et en été, pourquoi en faire un des symboles de l’Armistice ? Voici quelques éléments d’explication.

Par Florence Frans. Photos D.R. |

La raison historique

La raison principale qui relie cette fleur à la Première Guerre mondiale est simple : elle était abondamment présente dans les champs et prairies de Flandres à partir de 1915. Pourquoi ? Parce que les bombardements avaient retourné les terres et de la chaux s’était déposée sur des sols crayeux, ce qui a favorisé son apparition, puis sa prolifération. Symbole de vie au milieu des charniers et de la grisaille, le coquelicot redonnait espoir aux troupes survivantes. Les âmes chagrines diront qu’il symbolisait le sang des soldats versé dans les champs.

En vidéo, quelques idées de promenades :

Cette couleur vive, en abondance, se démarquant du rouge sombre des blessures béantes, c’est sans doute ce qui a inspiré le lieutenant-colonel canadien John McCrae en rédigeant son célèbre poème In Flanders Fields durant le mois de mai de 1915. En quelques vers, il rendit hommage à ses compagnons tombés au combat à Ypres, dont son meilleur ami faisait partie. Il mourut également en 1917 des suites d’une méningite et fût enterré dans le Pas-de-Calais. 

Fleur en papier

En 1918, à la lecture de ce poème, Moina Michael, une Américaine vivant en Europe depuis le début de la guerre, eut l’idée de confectionner une fleur en papier (qui devint le symbole du souvenir, surtout au Canada), et un poème où elle promettait au soldat-poète de toujours faire en sorte de garder la foi. Elle eut également l’idée de vendre ses créations afin de venir en aide aux anciens combattants. Cette idée a traversé les décennies et est toujours d’actualité. En vous procurant cette petite broche florale, vous témoignez votre volonté d’honorer les vétérans. 

Le succès de cette action est dû au fait que le coquelicot est une fleur commune à tous les pays protagonistes de cette Première Guerre mondiale, et que c’était la couleur des uniformes des soldats britanniques. Elle devint donc un symbole pour beaucoup. Notez qu’en France, c’est le bleuet qui est épinglé à la boutonnière. 

La symbolique du coquelicot

Il semblerait que bien avant les premières batailles de 1914, dans la mythologie grecque déjà, le coquelicot était un symbole de repos, de quiétude, de consolation. On lui prêtait la faculté de favoriser l’oubli. Cela est peut-être finalement dû à la présence d’alcaloïde, une substance aux propriétés sédatives...  

Aujourd’hui encore, offrir un bouquet de cette fleur signifie que l’on désire apporter du réconfort à la personne désignée, et qu’on lui souhaite ardeur et fertilité.  

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