Hermès : le "revenge spending" pourrait relancer le secteur du luxe en Chine

Comme tous les secteurs, la mode aussi a été gravement impactée par la crise du coronavirus. Mais en Chine, il semblerait que le déconfinement soit également synonyme de frénésie d’achat, à en croire les records de vente de la boutique Hermès de ces derniers jours. Explication.   

Par Anissa Hezzaz. Photos : Photonews. |

La Chine, là où a commencé l’épidémie du covid-19, a été mise sous cloche bien avant nous. Après près de trois mois en confinement, le pays vit actuellement un déconfinement progressif, et peu à peu, les boutiques se rouvrent afin de relancer l’économie. Parmi celles-ci, la boutique de la marque de luxe française Hermès, située dans la ville de Guangzhou, au nord-est de Hong Kong, qui accueillait des clients pour la première fois depuis plusieurs semaines samedi dernier. Selon le Women’s Wear Daily, Hermès a enregistré près de 2,7 millions de dollars de chiffre d’affaires en une seule journée, soit 2,46 millions d’euros. Un record de vente jamais vu ! 

Il semble en effet que la clientèle la plus aisée du pays ait attendu de pouvoir sortir faire son shopping avec impatience, car les ventes montrent une frénésie d’achat vers toute une série d’articles :  un sac rare, le modèle Birkin clouté de diamants, de la vaisselle, des meubles, ou encore des chaussures et autres accessoires de maroquinerie. 

Le "revenge spending"

Pour les experts, ce phénomène n’est autre que ce que les Chinois appellent le « baofuxing xiaofei », soit le « revenge spending », comprenez en français « la vengeance par l’achat ».

Un phénomène déjà bien connut dans l’Empire du Milieu et qui avait pris tout son sen en 1980 déjà, lorsque Deng Xiaoping avait rouvert l’économie du pays sur le monde. A cette époque, les Chinois s’étaient rués en masse sur les produits étrangers. Même chose après les périodes qui ont suivi l’épidémie du SRAS en 2003 et l’explosion de Fukushima en 2011.

Après le confinement, le même scénario est donc naturellement constaté : on recommence à se faire plaisir, et à dépenser. Pour Paul Zimnisky, un expert du marché du diamant : « lorsque les choses commencent à revenir à la normale, il y a une grosse demande refoulée et les gens sortent et achètent des choses qui les font se sentir bien après tout ce qu’ils ont vécu », explique-t-il à la CBC. Pour les experts, qui ont actuellement tous les regards tournés vers la Chine pour gérer la période d’après-crise, cet engouement pour le shopping est déjà encourageant et est l’exemple même que nos comportements d’achats pourraient changer dès qu’un déconfinement sera envisagé. 

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